La Lingua rossa della Minett

Déi lescht Editioun vun der Traditiounszeitung “La Lingua Rossa della Minett” gouf den 26.07. zu Esch verdeelt. Mat enger Oplag vun 15.000 gouf ganz Esch ofgedeckt, d’Zeitung huet sech an all Escher Bréifkescht erëmfonnt. Hei kënnt der se nach eng Kéier noliesen.

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Chèr.es lecteur.ices,
une longue et amère bataille se ter­mine finalement par notre capitulation. Au cours des derniers mois, nous vous avons déjà informé.es de la détériora­tion rapide de la situation de notre jour­nal. C’est donc maintenant la fin.
D’abord, il y eu l’effondrement des ventes. Ici, une autocritique s’im­pose. Nous avons raté le train de l’ère numérique. Les coûts ont augmenté parce que nous avons refusé de délo­caliser l’impression à l’étranger. Une partie de notre personnel a été recruté par de grandes sociétés médiatiques. Début 2022, la commune a cessé de nous subventionner par le biais des annonces payantes. Ces fonds seraient mieux investis dans des écrans LED à l’entrée d’Esch, disait-on. La tentative de produire à moindre coût grâce à de l’encre moins chère s’est avérée être une erreur, au plus tard après l’empoisonnement de la moitié du personnel d’impres­sion. Une malédiction pèse sur ce journal.
Le maire d’Esch nous a traînés en justice pour trouble à l’or­dre public à cause de 15.000 exemplaires livrés par erreur au parc animalier du Gaalgebierg, où ceux-ci ont ensevelis trois poules et un tatou. L’explosion de la machine à café, les ap­pels incessants de Serge Tonnar et de Jean Asselborn, ainsi que l’interdiction d’alcool et de tabac sur le lieu de travail ont sapé le moral de la rédaction. Lorsque le propriétaire de notre immeuble a menacé d’évacuer notre rédaction avec l’aide de la police, la situation s’est dégradée. Nous venions pourtant de surmonter deux ruptures de canalisations, la panne de chauffage de l’hiver dernier, l’effraction de la cage d’escalier et un petit problème de raton laveur. Bientôt, il y aura ici des appartements de luxe.
Après avoir rédigé ces dernières lignes, nous éteindrons toutes les lumières. Nous jetons un regard en arrière sur une aventure qui s’est terminée en tragédie. Il nous semble que notre destin est lié à celui de la ville d’Esch, que nous avons documenté avec soin. À vous, notre fidèle lectorat, nous adressons notre dernière révérence. Äddi a Merci.


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