Esch2022 et durabilité?

Zwee Helden vun der Kulturpolitik(FR)

Esch2022 et la politique culturelle d’Esch : durablement à côté de la plaque.

Peu avant la fin d’Esch2022, le bourgmestre et l’échevin de la culture d’Esch passent à l’offensive dans les médias. Leur message : “l’élan” de la capitale culturelle sera durablement assuré et Esch2022 serait donc globalement un succès. Ils sont ainsi probablement plus pr des prochaines élections que de la vérité.

Pour faire le bilan, il faut absolument que les artistes s’expriment. Un grand nombre de collectifs et d’artistes ont consacré l’année à rendre visible le potentiel de la création locale. Des réseaux ont été créés, un nouveau public a été touché, des talents sont revenus dans le pays. Grâce au travail de nombreux petits groupes, Esch2022 est devenu le premier pas vers une scène artistique innovante et vibrante – malgré le chaos organisationnel et les méga-événements importés et coûteux. Mais la création artistique n’est pas l’objet des promesses de durabilité de Mischo et Knaff.

En 2023, le budget culturel d’Esch, très généreux, sera presque exclusivement consacré à la rénovation de bâtiments et au gonflement d’administrations culturelles. La commune d’Esch n’a octroyé aucune convention supplémentaire à aucune des organisations qui ont mis en œuvre un projet pour Esch2022. En plus, des millions d’euros sont engloutis par le “Bridderhaus”, qui n’est toujours pas terminé. Des tabourets de designer à 500€ pièce sont achetés et un pavé chic a été posé – visiblement pour tenir à l’écart les personnes en déambulateur qui viennent de la maison de retraite toute proche. L’art lui-même, comme dans d’autres communes, est de préférence acheté à l’étranger sous forme de produit fini plutôt que d’être produit localement. Ainsi, le budget culturel de la ville d’Esch est également en contradiction avec son propre plan de développement culturel, “Connexions 2.0”, et est aussi durable que le gigantesque feu d’artifice de la dernière Nuit de la Culture.

Pour cacher cette pratique, l’association “frEsch A.s.b.l.” a été créée. Une véritable boîte noire: personne, pas même les politicien·ne·s qui siègent au conseil d’administration ne savent ce qui s’ passe réellement. Comment le pourraient-iels, alors que même les comptes de 2021 ne sont pas encore disponibles ? Ce genre d’association semble avoir du succès à Esch en ce moment (voir le Syndicat d’Initiative et de Tourisme). Au sein de frEsch, il est possible de déplacer spontanément des fonds, de dissimuler des coûts qui explosent, de signer des contrats de travail exploitants et d’aligner des promesses vides. Pour frEsch aussi, les bâtiments (surtout la “Konschthal” et le “Bridderhaus”) ainsi que le recrutement de son propre personnel administratif sont au premier plan. frEsch devrait ensuite, au cours de l’année prochaine, dans le cadre d’une procédure non encore définie, avec un jury non encore déterminé et sur la base d’un budget non transparent, distribuer des fonds au sens de la durabilité, y compris à des artistes qui attendent depuis septembre. Beaucoup trop tard, et beaucoup trop peu. A titre préventif, les personnes concernées sont toutefois déjà averties de ne pas exagérer leurs attentes en raison de la forte demande et de ne “compter sur rien” pour l’instant.

Comme pour d’autres groupes, l’enjeu est énorme pour Richtung22. Pendant Esch2022, notre groupe a fait participer plus de 110 artistes, a réalisé neuf grands projets et a ainsi touché des dizaines de milliers de personnes avec son art satirique sur la transformation de la ville d’Esch. Nous savons que nous ne nous sommes pas fait que des ami·e·s avec notre critique ouverte et colorée d’Esch2022, d’Arcelor et d’AGORA et des plans d’urbanisation de la commune d’Esch – mais cela correspond à notre conception des devoirs de l’art. C’est aussi ce que la plupart des gens espéraient d’Esch2022 et c’est pourquoi notre projet a été retenu : l’art doit être proche de la vie des gens et traiter de sujets qui concernent la population au lieu d’être un produit de consommation ou de style de vie d’un petit groupe de riches et de personnes éduquées. Les signaux que nous envoie la commune d’Esch sont cependant sans ambiguïté : pour des raisons politiques, on préférerait que nous quittions la ville aujourd’hui plutôt que demain. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’une protection contre l’arbitraire politique, d’un débat public et ouvert sur la véritable durabilité d’Esch2022, d’un budget qui parvienne directement à la création, qui soit voté par le conseil communal dans le cadre d’un processus démocratique plutôt que d’être dissimulé par frEsch, de subventions et de conventions qui puissent être obtenues en remplissant des critères objectifs et d’un engagement sincère au-delà du plan de développement culturel de la commune. Le budget de la ville d’Esch n’est pas encore voté et notre demande n’est pas ici de dépenser plus d’argent. Mais tout porte à croire que cette occasion sera manquée.

Esch2022 est donc finalement la capitale culturelle des occasions manquées. Contrairement à 1995 et 2007, la politique culturelle n’a pas été développée, tant au niveau national qu’au niveau communal. Pourtant, après cette année, Esch aurait eu un énorme potentiel pour faire naître une scène artistique jeune, innovante et diversifiée.


(DE)

Esch2022 und die Escher Kulturpolitik: Nachhaltig daneben.

Kurz vor dem Ende von Esch2022 gehen der Escher Bürgermeister und sein Kulturschöffe medial in die Offensive. Ihre Botschaft: Der “Elan” der Kulturhauptstadt wäre nachhaltig abgesichert und Esch2022 dadurch schlussendlich doch noch ein Erfolg. Gedanklich sind sie damit wohl näher an den kommenden Wahlen als bei der Wahrheit.

Um Schlüsse ziehen zu können, müssen sich unbedingt auch die Kunstschaffenden zu Wort melden. Eine große Anzahl an Kollektiven und Künstler*innen haben das Jahr genutzt um das Potential lokaler Kreation sichtbar zu machen. Netzwerke wurden aufgebaut, ein neues Publikum erreicht, Talente zurück ins Land gezogen. Esch2022 hat durch die Arbeit von vielen kleinen Gruppen einen ersten Schritt hin zu einer innovativen und pulsierenden Kunstszene ermöglicht – trotz Organisationschaos und importierten, teuren Mega-Events. Aber das Schaffen von Kunst und die Unterstützung von Künstler*innen ist nicht das, worum sich die Nachhaltigkeitsversprechen von Mischo und Knaff drehen.

Das luxuriöse Escher Kulturbudget fliesst 2023 fast ausschliesslich in das (Tot-)Sanieren von Gebäuden und in das Aufblasen von Kulturverwaltungen. Die Escher Gemeinde hat es nicht geschafft, auch nur eine einzige zusätzliche Konvention mit einer von den Organisationen abzuschliessen, die ein Projekt für Esch2022 umgesetzt haben. Gleichzeitig versinkt eine Million nach der anderen im noch immer nicht fertiggestellten “Bridderhaus”. Designer-Hocker für 500€ pro Stück werden angeschaft und ein schickes Kopfsteinpflaster verlegt – offensichtlich um die Rollatorfahrer*innen aus dem nahen Altersheim fern zu halten. Die Kunst selbst wird, wie in anderen Gemeinden auch, am liebsten als Fertigprodukt im Ausland eingekauft, anstatt sie lokal zu produzieren. Damit steht das Kulturbudget der Stadt Esch auch im Widerspruch zum eigenen Kulturentwicklungsplan “Connexions 2.0” und ist so nachhaltig wie das gigantische Feuerwerk auf der letzten Nuit de la Culture.

Um diese Praxis zu verschleiern, wurde der gemeinde-eigene Verein “frEsch A.s.b.l.” gegründet, eine Blackbox bei der nicht mal die Politiker*innen, die im Aufsichtsrat sitzen, wissen was eigentlich passiert. Wie solten sie auch, wenn noch nicht einmal eine Bilanz von 2021 vorliegt. Solche Vereine scheinen ja in Esch zur Zeit beliebt zu sein (siehe Syndicat d’Initiative et de Tourisme). Innerhalb von frEsch können Gelder spontan hin- und hergerückt, explodierende Kosten vertuscht, ausbeuterische Arbeitsverträge unterschrieben und leere Versprechungen aufgezählt werden. Auch bei frEsch stehen Gebäude (vor allem die “Konschthal” und das “Bridderhaus”) sowie das Rekrutieren von eigenem Verwaltungspersonal im Vordergrund. frEsch soll dann im Laufe des nächsten Jahres in einer noch nicht festgelegten Prozedur, mit einer noch nicht bestimmten Jury auf Basis von einem nicht transparenten Budget einmalige Gelder im Sinne der “Nachhaltigkeit” auch an Kunstschaffende ausschütten, die seit September warten. Viel zu spät und viel zu wenig. Präventiv werden die Betroffenen schon gewarnt, die Hoffnungen wegen des großen Andrangs nicht zu hoch anzusetzen und am Besten vorerst “mal mit nichts zu rechnen”.

Genau wie für andere Gruppen steht für Richtung22 viel auf dem Spiel. Unsere Gruppe hat für Esch2022 über 110 Künstlerinnen eingespannt, neun große Projekte umgesetzt und damit zehntausende Menschen mit satirischer Kunst über den Wandel der Stadt Esch erreicht. Wir wissen, dass wir uns mit unserer offenen und bunten Kritik an Esch2022, an Arcelor und AGORA und an den urbanistischen Plänen der Escher Gemeinde nicht nur Freund*innen gemacht haben – aber das entspricht unserem Verständnis von dem, was Kunst sein soll. Es ist auch das, was sich die meisten von Esch2022 erhofft haben und weshalb unser Projekt den Zuschlag bekommen hatte: Kunst muss nahe am Leben der Menschen stattfinden und Themen aufarbeiten, die die Bevölkerung betreffen, anstatt ein Konsum- oder Lifestyleprodukt einer kleinen Gruppe Reicher und Gebildeter zu sein. Die Signale der Escher Gemeinde an uns sind jedoch unmissverständlich: aus politischen Gründen hätte man uns lieber heute als morgen aus der Stadt. Was wir deshalb dringend brauchen ist Schutz vor politischer Willkür, wir brauchen eine offene und öffentliche Debatte über wirkliche Nachhaltigkeit im Bezug auf Esch2022 und wir brauchen ein Budget, welches direkt bei der Kreation ankommt und in einem demokratischen Prozess vom Gemeinderat gestimmt wird anstatt von frEsch verschleiert zu werden. Mit Zuschüssen und Konventionen, die durch Erfüllen objektiver Kriterien zu erreichen sind und einem ehrlichen Bekenntnis über den Kulturentwicklungsplan der Gemeinde hinaus. Noch ist das Budget der Stadt Esch nicht gestimmt und unsere Forderung ist hier nicht, dass mehr Geld ausgegeben wird. Es läuft aber alles darauf hinaus, dass diese Chance verpasst wird.

Esch2022 ist damit schlussendlich die Kulturhauptstadt der verpassten Chancen. Im Gegensatz zu 1995 und 2007 wurde dieses Mal sowohl auf nationalem wie auf kommunalem Level versäumt, die Kulturpolitik weiterzuentwickeln. Dabei hätte Esch gerade nach diesem Jahr ein riesiges Potential gehabt, eine junge, innovative und diverse Kunstszene entstehen zu lassen.


Revue de Presse

“Kulturpolitik: Nach Esch2022 die Sintflut?” (Woxx, 22.12.2022)
“Richtung22 erhebt Vorwürfe gegen Esch” (Woxx, 15.12.2022)
“Äddi, Esch2022” (100komma7, 23.12.2022)